top of page

Frédéric Pautz, homme de science et de conviction


Ingénieur, biologiste, explorateur, Frédéric Pautz est docteur en écologie. C’est aussi le directeur des jardins botaniques du Grand Nancy. Le scientifique vient de rejoindre le comité de programme #IciOnAgit ! 


La manifestation en faveur de la protection de l’environnement est organisée par nos journaux à Nancy en avril prochain.


Frédéric Pautz directeur du jardin botanique de Nancy et du jardin d’altitude du Haut Chitelet dans les Vosges est scientifique, baroudeur, pédagogue. Toutes ses actions vont dans le même sens, celui du respect du vivant.  Photo Magalie Delle-Vedove


Il ne se définit pas comme un « écolo ». Ce qui a guidé son parcours atypique, c’est sa passion immodérée pour les plantes. Mais à force de parcourir le monde, d’emmagasiner une connaissance encyclopédique sur les fleurs des jardins et les plantes sauvages, Frédéric Pautz, le patron du jardin botanique de Nancy, est devenu un homme en alerte. « Mon truc à moi, résume-t-il humblement, c’est d’apprendre, de partager mais aussi de préserver. Ces trois missions sont celles des jardins botaniques. Mon métier est en accord avec mes valeurs ».


Un parcours hors normes


Originaire de Mousson, Frédéric Pautz a un parcours hors normes : « Je suis allé à l’école jusqu’en quatrième. Je ne tenais pas en place. On m’a demandé de choisir un métier, j’ai choisi jardinier. J’ai commencé à m’intéresser aux fleurs de jardin, puis à la flore sauvage. J’ai fait un stage au jardin botanique Nancy et j’ai rencontré à-peu-près au même moment, Aline Raynal, botaniste et professeure au Muséum national d’Histoire naturelle de Paris, elle a éveillé ma passion pour la botanique. J’avais envie d’aventure. J’avais prévu de découvrir la flore en Chine mais mon départ a été annulé à cause des manifestations de Tian’anmen. Je suis donc parti au Népal, comme ça, avec mon sac à dos, je devais avoir 16 ou 17 ans. J’ai compris que ma vie serait faite de voyages, de découvertes de plantes. Dans la foulée j’ai rencontré Jean-Marie Pelt. Il m’a convaincu de reprendre mes études ».


Un sac à dos au bout du monde


Frédéric Pautz s’est accroché pour rattraper son retard scolaire. Sa pugnacité l’a poussée jusqu’au doctorat. « J’ai beaucoup travaillé. Mais chaque année je finissais la fac en juin et deux jours après j’étais dans l’avion. J’ai traversé les États-Unis en stop, le Pakistan, le Cachemire, j’ai fait des dizaines et des dizaines de voyages, toujours avec un intérêt botanique. Entre deux avions et en parallèle de son doctorat, Frédéric Pautz publie des articles, participe à des conférences, enseigne. « C’était génial, mais je ne me voyais pas faire de la recherche toute ma vie ou enseigner. J’ai besoin que ça bouge ». Ça tombe bien, à peine ses études bouclées, on lui propose de prendre la direction du plus grand jardin botanique français privé, dans la presqu’île de Saint-Jean-Cap-Ferrat. « Il y avait des collections incroyables, l’expérience m’a permis d’acquérir des connaissances sur la flore tropicale. Mais c’était une prison dorée, un choc des cultures. Au bout de deux ans, ma femme et moi avions envie de bouger ».


Concours de circonstances, le poste de directeur du parc de la Tête d’Or, à Lyon, se libère « J’ai pris la direction du jardin botanique de Lyon pendant 15 ans. J’ai fait pas mal d’émissions télé à l’époque, notamment avec Stéphane Marie, l’animateur de l’émission « Silence, ça pousse ! » sur France 5 ou pour « Côté jardin » sur France 3. Au bout de 15 ans, j’ai eu envie de rentrer en Lorraine ». En 2015 Frédéric Pautz revient sur ses terres, avec une envie et une mission, réveiller le jardin botanique de Nancy. Avec le soutient d’André Rossinot, à l’époque président de la Métropole, et de Pierre Mutzenhardt, président de l’Université de Lorraine, il a réussi à relever le défi : « L’équipe en place était super. Ils avaient tous envie de travailler, de lancer des projets. On a établi un plan de bataille sur 8 ans ». L’année dernière le jardin du Montet a accueilli 170 000 visiteurs. Mission accomplie.


«  On met en place beaucoup de choses, beaucoup d’expos, mais ce n’est pas Disneyland. On s’est repositionné dans le Conservatoire Botanique, on a lancé des programmes de sauvegarde de plantes au niveau international. On a repris les herbiers, la base de données. » L’amoureux des jardins reste scientifique , son plaisir c’est de faire un saut dans les serres de conservation.



 

« Parler du végétal, sensibiliser à sa protection »

 

« Nous avons 1200 espèces qui ont un statut de protection au niveau international. Certaines sont menacées, d’autres à la limite de l’extinction et certaines sont même éteintes dans la nature. Quand on parle de disparition, des effets du réchauffement climatique, on pense aux éléphants, aux baleines, rarement à la flore. Le règne végétal c’est la base de tout, c’est la base des écosystèmes. Si j’ai choisi d’intégrer le comité de programme #IciOnAgit ! , c’est parce que c’est une belle opportunité qui est m’est offerte par les journaux du groupe Ebra de parler du végétal, de sensibiliser à sa protection, sa conservation ».


Les 25 et 26 avril 2025 à Nancy, au palais des congrès, nos journaux organiseront deux jours de tables rondes et de conférences autour d’une dizaine de thématiques en lien avec la préservation de la planète et de la biodiversité.



Un article rédigé par des journalistes du journal L'Est Républicain.

bottom of page