Guillain Mauviel : « Rendre intelligible la complexité des enjeux environnementaux »

Publié le 7 octobre 2024

Guillain Mauviel : « Rendre intelligible la complexité des enjeux environnementaux »


Les préoccupations environnementales de Guillain Mauviel ont crû au fil de son parcours scientifique. Jusqu’à le placer en première ligne. Il a rejoint le comité de programme #IciOnAgit !, une manifestation en faveur de la protection de l’environnement organisée par nos journaux à Nancy en avril prochain.

Guillain Mauviel Photo Université de Lorraine

Guillain Mauviel n’est pas seulement fidèle à ses convictions : il l’est aussi à son école. L’école nationale supérieure des industries chimiques ( Ensic-Université de Lorraine ), au sein de laquelle il est aujourd’hui enseignant-chercheur, est aussi celle qui a attiré à Nancy ce Grenoblois d’origine. « J’ai été diplômé de l’Ensic en 2000 avant de commencer une thèse, entre Nancy, Paris et les États-Unis », détaille-t-il. Un travail réalisé sur la séparation des gaz par membrane qui lui permettra d’être élu en 2004 maître de conférences au sein de son école d’origine. La boucle bouclée ? Pas complètement, puisque partis de recherches « très industrielles, en lien avec Air Liquide » pour son doctorat, ce dernier s’intéresse ensuite à la valorisation énergétique du bois par pyrolyse et gazéification. Une réorientation en partie due au hasard mais qui lui permet de creuser un sillon correspondant à sa pente naturelle : « Je m’intéressais aux questions environnementales avec, par exemple, le souci d’une certaine sobriété dans mon comportement de consommation. C’est même un des piliers du couple que je forme avec celle qui est depuis devenue mon épouse. Mais mon domaine de recherche m’a conduit beaucoup plus loin ».

Complexité

De ses  recherches, Guillain Mauviel a ainsi tiré de nombreux enseignements scientifiques. Mais aussi la conviction que les problématiques environnementales ont ceci en commun qu’elles sont toutes complexes. Une conscience fondamentale qu’il met également aujourd’hui au service de ses missions de vice-président de l’université de Lorraine (UL), en charge des transitions. Un mandat au sein de l’équipe politique d’Hélène Boulanger, articulé autour de deux dynamiques principales : « La première est la réduction de nos impacts en tant qu’établissement, avec tout ce que cela veut dire en termes de réorganisations, de rénovation des bâtiments mais aussi d’évolutions dans les mobilités professionnelles, etc. », souligne ce dernier. La seconde, dans le droit fil des préconisations nationales, a abouti à la mise en place, effective depuis cette rentrée universitaire d’une formation transversale aux enjeux environnementaux, mais aussi d’égalité, de diversité et d’inclusion. Un module de 30 heures qui concerne toutes les filières de l’UL, baptisé Sense pour « Se Saisir des Enjeux Sociétaux et Environnementaux ».


Rôle à jouer

Cette incitation forte doit permettre d’avancer sur la prise de conscience par tous de l’importance de ces enjeux : « J’ai moi-même connu cette prise de conscience. Étudiant, puis enseignant dans une école qui forme des ingénieurs chimistes, un domaine de l’industrie que l’on associe traditionnellement à des problèmes environnementaux depuis… l’origine, c’est-à-dire le XIXe siècle ! Pourtant, ce domaine justement, même si c’est aussi pour des raisons réglementaires, s’est saisi de ces problématiques pour tenter d’y apporter des solutions. L’idée est désormais d’aller plus loin et de questionner le rôle que doivent jouer les ingénieurs mais aussi les diplômés de tous les domaines dans la façon dont nous façonnons le monde. » Un questionnement qu’il est primordial de partager avec le plus grand nombre : « C’est notamment pour cela qu’une démarche comme celle de l’événement #IciOnAgit ! me paraît importante. Elle met au défi les scientifiques de trouver les mots pour parler de ces enjeux à tous, c’est-à-dire de manière intelligible. »


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Article rédigé par des journalistes du journal L'Est Républicain.