Le chercheur François Gemenne à Lyon pour notre évènement : « Soutenir les initiatives qui vont de l'avant»

Publié le 6 mars 2025 par Anna Mutin

Le chercheur François Gemenne à Lyon pour notre évènement : « Soutenir les initiatives qui vont de l'avant»


Il sera l’une des têtes d’affiche de l’événement « Ici, on agit ! », qui se déroule les 16 et 17 mai à la Sucrière (Lyon 2e ), et participera notamment à la plénière d’ouverture sur le changement climatique. Nous avons rencontré François Gemenne, chercheur, professeur, politologue et auteur, entre autres, pour le 6e  rapport du Giec (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat).


Photo de François Gemmenne Francois Gemenne, chercheur, politologue et membre du GIEC. Photo MaxPPPP Florent Moreau


Pourquoi participez-vous à un événement comme "Ici on agit !" ?

« C’est important de soutenir toutes les initiatives qui vont de l’avant et qui vont proposer des solutions. Particulièrement dans ces moments où la transition est souvent vécue comme une contrainte, il est important de pouvoir faire la démonstration que ça peut aussi être un projet et la source de solutions qui permettent de mieux vivre, de mieux se déplacer, de mieux se loger, etc. En tant que chercheur qui travaille sur ces problématiques, je ne peux pas rester insensible à ce qui se fait ou à ce qui ne se fait pas. Mon rôle, c’est de soutenir toutes les initiatives qui vont activer et accélérer la transition. Et j’aime bien le titre « Ici, on agit ! » parce que beaucoup de solutions passent par le local. »

Que peut-on faire justement dans notre quotidien pour lutter contre le réchauffement (en dehors de moins prendre l'avion...) ? 

« La plupart des gens ne prennent pas l’avion. Ou alors pour certains de manière très rare pour des vacances ou un mariage, un événement très important à leurs yeux, et ce serait assez inhumain de renoncer à cela. C’est quelque chose qui va être vécu comme une privation ou un renoncement, donc je suis très réticent à parler de l’avion car en fait il y a plein de solutions sur d’autres aspects auxquelles on ne pense pas toujours. »

Lesquelles ?

« Aujourd’hui, pas mal de gens ont une idée sur ce qu’ils peuvent faire en termes de transport public ou de rénovation de leur logement ; en revanche, il y a encore des points aveugles et parmi ceux-là, je note la question de l’épargne : je suis frappé d’abord par la quantité gigantesque de l’épargne qui se trouve dans les banques françaises – entre 6 000 et 8 000 milliards d’euros dont 1 800 milliards pour les contrats en cours d’assurance vie – et du très grand nombre de personnes qui n’ont aucune idée de ce qui est financé avec leur argent. Cet argent des Français finance à leur insu, et parfois contre leur volonté, des projets d’extraction d’énergie fossile ou de déforestation. Je suis convaincu que beaucoup d’épargnants souhaiteraient que leur argent finance plutôt la transition ou des choses utiles à la société. Donc aller tous les matins à vélo au travail, c’est bien, manger des fruits et légumes de saison, c’est bien aussi, mais tout ça ne sert pas à grand-chose si vous avez à la banque un contrat d’épargne logement ou d’assurance vie qui finance des projets d’extraction fossile. Ce levier d’action est accessible à chacun et est une solution car les investissements dans la transition, particulièrement dans les énergies renouvelables, sont des placements qui rapportent ! »


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